L’hiver et ses joies arrivent à grands pas. La première neige est tombée, ou tombera sous peu selon où vous habitez, au grand plaisir de plusieurs. Selon mon expérience clinique, mais aussi selon notamment les étude, plus de patients se présentent à l’urgence au lendemain d’une grosse bordée de neige pour angine de poitrine. Pourquoi donc? Voici une mise en situation explicative.

Mise en situation

Vous êtes en décembre, première bonne bordée de neige. L’été fut plaisant et vous vous sentez en forme. Le banc de neige de 3 pieds de hauteur ne vous fait pas peur. Vous prenez votre pelle (la pelle carrée évidemment), et aller on y va! Vous vous donnez, et puis « Ouffff! » La douleur à la poitrine apparait. Mais que ce passe-t-il? Vous souffrez probablement d’angine de poitrine.

Qu’est-ce que l’angine de poitrine ?

L’angine d’origine cardiaque est une douleur à la poitrine, située entre l’ombilic (le nombril) et la mâchoire, se présentant comme un serrement, une pesanteur, une brûlure d’apparition à l’effort (mais peut aussi apparaitre au repos) et qui diminue au repos. Elle peut irradier (c’est-à-dire qu’elle peut également se ressentir à la mâchoire, au cou, entre les omoplates et aux bras.

Lors d’un effort physique (tel que pelleter avec vigueur), les muscles ont besoin de plus d’oxygène et demande au cœur de répondre à ses besoins. Pour ce faire, il augmentera sa fréquence cardiaque et, comme le cœur lui-même est un muscle, il aura lui aussi besoin de plus d’oxygène pour répondre à cette augmentation du travail. Le cœur est irrigué par un réseau d’artères (dites artères coronaires), ressemblant un peu à un arbre, où le sang passe par le tronc jusqu’au bout des petites branches. Chez un cœur en santé, le sang passe normalement et aucune douleur n’apparaitra à l’effort. Chez un cœur avec de l’athérosclérose, un rétrécissement des artères coronaires peut survenir et diminuer le débit sanguin vers le muscle cardiaque, au même titre que si nous appuyons avec notre pied sur un boyau d’arrosage.

La douleur est créée par le manque d’oxygène du cœur. Au repos, la douleur diminue souvent. Si cette douleur est nouvelle, il est important de consulter un médecin. Si cette douleur est déjà connue, souvent une médication (Nitroglycérine) est prescrite.

L’angine de poitrine, c’est comme un infarctus ?

L’infarctus est très semblable à l’angine, mais le manque d’oxygène se prolonge causant une mort de cellules du muscle cardiaque. Il est impossible de différentier de l’angine et un infarctus en premiers soins sans les examens réalisés à l’hôpital.

Le stress peut également causer de telles douleurs alors qu’il augmente la fréquence cardiaque et la pression artérielle.

Ce ne sont que des brûlements d’estomac… ce n’est pas de l’angine de poitrine…

Beaucoup de personnes méprennent des problèmes cardiaques pour des brûlements et attendent que ça passe. Certains attendront trop longtemps, ce qui entraînera un infarctus alors que d’autres apprendront lors d’un bilan de santé qu’ils ont fait un infarctus dans le passé. Une douleur à la poitrine devrait être considérée en premier lieu comme cardiaque. Votre cœur est beaucoup trop important pour le négliger.

Les facteurs de risque de l’angine de poitrine et des maladies cardiovasculaires

Plusieurs facteurs de risque de maladies cardiovasculaires augmentent le risque d’angine de poitrine et d’infarctus. Il existe deux sortes de facteurs de risque: les non-modifiables et les modifiables.

Les facteurs de risque non-modifiables sont :

  • L’âge : Le risque augmente avec l’âge avancé.
  • L’origine ethnique : Certaines populations ethniques sont prédisposées à certaines maladies plus spécifiquement, alors que d’autres sont prédisposées à d’autres maladies.
  • L’hérédité : Les antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire augmentent les risques de maladies cardiovasculaires de la personne;
  • Le sexe : Le sexe au niveau génétique influence les risques, entre autres en raison des hormones qui sont différentes d’un sexe à l’autre.

Les facteurs de risque modifiables sont :

  • Mauvaise alimentation : Entraîne l’accumulation de plaques de gras dans les artères. Le sel cause une hausse de la pression artérielle et, par le fait même, augmente l’effort demandé au cœur;
  • Sédentarité : La sédentarité entraîne l’accumulation de graisses et l’embonpoint.;
  • Hypertension artérielle : Augmente les efforts du cœur au quotidien;
  • Tabagisme : Augmente les risques d’hypertension, cause un rétrécissement des artères et les rend plus rigides;
  • Embonpoint : Augmente la résistance périphérique et cause de l’hypertension;
  • Diabète : Cause divers dommages partout dans le corps, dont aux reins et au cœur;
  • Stress : Augmente le travail du cœur, augmente la pression artériel;
  • Alcoolisme : Augmente les risques d’hypertension et d’AVC;
  • Prise de drogues : Les drogues ont différents effets nocifs sur le cœur et le corps.

Conclusion

Je vous encourage à consulter la page sur les Maladies du coeur du site de Coeur+AVC pour en connaitre davantage. Toutes les formations RCR et Premiers soins abordent l’angine de poitrine et l’infarctus.

La prochaine fois que vous pelletez, pensez à prendre de fréquentes pauses, d’éviter les charges lourdes, et utilisez une pelle adéquate. Bon déneigement !